1 MG 3 - L'existentialisme

L'existentialisme:

I – Littérature et philosophie:

Un mouvement philosophique: s'oppose à l'essentialisme, doctrine selon laquelle l'homme tend vers un modèle préétabli. Sartre: "l'existence précède l'essence". L'homme se définit par ses expériences et choisit son chemin en assumant les conséquences de cette douloureuse liberté.

Exemple d'existentialistes:

Simone de Beauvoir (1908-1986) Féministe, connue dans le monde entier pour son œuvre féministe "Le deuxième sexe"

Jean-Paul Sartre (1905-1980) A fixé les règles de l'existentialisme dans son essai "l'existentialisme est un humanisme"

Albert Camus (1913-1960) Prix Nobel de littérature, auteur de L'Etranger, La Peste et Le mythe de Sisyphe

Un mouvement intellectuel et social: L'existentialisme né de l'envie d'exister de la jeunesse après la Libération. Jean-Paul Sartre invente le mouvement en se réunissant avec ses amis au café les 2 Magots, à Saint-Germain-des-Près.

II – Les Grandes Orientations:

Sartre, l'existentialisme est un humanisme (1946): "Nous sommes seuls, sans excuses. C'est ce que j'exprimerai en disant que l'homme est condamné à être libre. Condamné, parce qu'il ne s'est pas créé lui-même, et par ailleurs cependant libre, parce qu'une fois jeté dans le monde, il est responsable de tout ce qu'il fait."

Les œuvres romanesques ou dramatiques (théâtrales) existentialistes dénoncent les lâchetés et le mensonge (Huis Clos de Sartre), représentent l'homme face à ses choix ou ses responsabilités (Les Mouches, Le Mur de Sartre, L'Etranger, Caligula de Camus), décrivent l'oppression et les moyens qui permettent de s'en libérer (Mémoire d'une jeune fille rangée, Le Deuxième Sexe, Simone de Beauvoir, Les Chemins de la Liberté de Sartre).

L'existentialisme réfléchit à la relation de l'homme au monde et à la société: monde informe et brut qui doit être adapté par l'écriture à l'homme et à sa conscience.

a) L'ABSURDE:

Effondrement de l'homme face au monde, souffrance existentielle allant jusqu'à la nausée.

Sartre, La Nausée (1938): "Et moi, veule, alangui, obscène, digérant de mornes pensées, moi, j'étais de trop."

Le pessimisme, la désillusion, prend chez Camus le forme de ce qu'il appelle l'ABSURDE, divorce entre l'homme et le monde: Le Mythe de Sisyphe (1942), L'Etranger, Caligula, Les Justes (1949), allégorie de l'action: La Peste (1947), il pousse à la révolte: L'homme révolté (1951). Vision plus sombre: La Chute (1956).

b) L'ENGAGEMENT:

L'écrivain existentialiste doit se mettre, selon Sartre, au service d'une cause.

Sartre, Qu'est-ce que la littérature, "Pourquoi écrire ?" (1948): "Un des principaux motifs de la création artistique est certainement le besoin de nous sentir essentiels par rapport au monde (...). Écrire, c'est une certaine façon de vouloir la liberté; si vous avez commencé, de gré ou de force, vous êtes engagé."

III – Les formes littéraires de l'Existentialisme:

Essais, romans, théâtre.

Essais: liés à la philosophie: L’Être et le Néant de Sartre, L'homme révolté de Camus. L'essai aborde aussi les questions littéraires: Le Mythe de Sisyphe de Camus, Qu'est-ce que la littérature ? de Sartre.

Romans: beaucoup de romans, influence de Kafka, du roman américain et du roman "noir". Les héros sont des êtres ordinaires, sans ambition ni envergure qui vivent des événements sans prestige, sordides. Dans les romans existentialistes il faut tout dire, refuser les tabous, susciter le scandale. L'écriture est dépouillée des effets littéraires, elle est directe, proche de l'oralité voire de la vulgarité.

Exemples de romans existentialistes:

Camus: L’Étranger, La Peste, La chute.

Sartre: La trilogie des Chemins de la liberté:

Tome 1 – L'Age de raison

Tome 2 – Le sursis

Tome 3 – La Mort dans l'Ame

Théâtre: C'est surtout Sartre qui est connu pour son théâtre:

• Théâtre sur la question de la liberté morale: Les Mouches, Huis Clos.
• Combat du bien et du mal: Le Diable et le Bon Dieu (1951)
• Problèmes sociaux ou politiques: La Putain Respectueuse (1946)

La revue de mouvement existentialiste s'intitule Les Temps Modernes.

IV – Réactions:

1945 – 1950: militantisme les années 60 ont fait tout le contraire, la littérature est devenue un plaisir et un art sans être engagée.

L'ABSURDE: DEFINITION  &  CONCEPT  PHILOSOPHIQUE

   

Le mot « Absurde » est utilisé dans divers domaines et a donc plusieurs significations: Littéralement, ce mot désigne ce qui est incohérent, insensé, contraire à la logique et à la raison.

    Dans la littérature absurde, le personnage a des sentiments mélancoliques et pessimistes à cause du non-sens du monde qui l'entoure. Lorsqu'il essaie d'expliquer sa situation absurde par un discours rationnel, le personnage n'y parvient pas, car l'absurde échappe à la logique.
Kafka a écrit dans son journal : « Je tente toujours de communiquer quelque chose qui n'est pas communicable, et d'expliquer quelque chose qui n'est pas explicable ».
En outre, étant dans l'incapacité d'expliquer l'absurde, la faculté d'expression du personnage absurde connaît soit l'altération, soit la disparition ; c'est ce qu'on appelle la crise du langage.
Enfin, les littérateurs absurdes comme Albert Camus, Jean-Paul Sartre et Samuel Beckett n'hésitent pas à user des idées philosophiques existentialistes pour composer leurs œuvres.



"Mais alors, dit Alice, si le monde
n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en
inventer un ?"



Lewis Caroll