LE THÉÂTRE DE L'ABSURDE
2 grands représentants :
Ionesco, Beckett. Le mot « absurde » a une histoire dont
ces dramaturges sont les héritiers.
I – HISTOIRE D'UNE IDEE :
Xxe :
toutes les expressions artistiques se métamorphosent au contact d'un
monde devenu insaisissable. Le théâtre rompt avec les règles de la
tradition littéraire : il devient contestataire et subversif.
La modernité théâtrale est marquée par un certain pessimisme, qui
se caractérise par :
- l'invention d'un nouveau langage théâtral : ni prétentieux comme le théâtre classique, ni vulgaire comme le Vaudeville. S'amuse avec les mots.
- Le refus de la psychologie : les héros deviennent des exemples de l'être humain jeté dans un monde qu'il ne comprend plus, ce qui engendre le sens de la dérision, la révolte et l'humour noir.
A
la même époque, les écrivains existentialistes réfléchissent sur
l'absurdité de l'existence (romans, pièces de théâtre...). Leur
conclusion est des plus pessimistes :
Jean-Paul Sartre, un des créateurs de l'existentialisme |
Sartre,
L’Être et le Néant,
1943 : « L'existence est absurde, sans raison,
sans cause et sans nécessité. »
Les écrivains de l'absurde vont encore plus loin dans leur
exploration du néant de l'existence humaine, en remettant en cause
le langage.
II – IONESCO ET BECKETT :
- Ionesco : goût de l'excès, du comique grinçant voire de l'humour noir (nombreuses sont ses pièces qualifiées de « farces tragiques »), critique des conventions sociales.
- Beckett : univers désespéré, attentif à la réflexion sur l'existence humaine, vertige métaphysique : 2 clochards, Vladimir et Estragon, s'interrogent en vain sur leur existence qui n'a pas de sens tout En Attendant Godot (Dieu).
Samuel Beckett Eugène Ionesco Ionesco et Beckett ont été réunis sous l’appellation « théâtre de l'absurde » parce qu'ils répondent aux mêmes difficultés de vivre et d'écrire. Leur théâtre est né de trois crises, qui sont au cœur de leur réflexion et de leur dramaturgie :a) crise de l'objet : société de consommation où le besoin de possession ne correspond pas au besoin nécessaire de l'homme (Ionesco, Les chaises).b) crise du sujet : pessimisme né des événements historiques, incarné par les anti-héros mis en scène. Exemple : Berenger dans Rhinocéros : personnage ordinaire de la vie de tous les jours, existence banale, il ne cesse de douter alors qu'un héros ne doute pas. Pourtant il sera la seul à résister face aux Rhinocéros.c) crise du langage : prise de conscience du caractère mécanique du langage. Cette crise a fait d'eux des auteurs à scandale : les spectateurs ne comprenaient pas ce que signifiaient ces dialogues ou monologue apparemment vides de sens.
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